Mis au défi
Dès le premier essai
Je le fis
Et claqua la fessée
J'étais épris
Sans me faire prier
Je te pris
Et toi tu riais
Ce cri que tu ouis
Oui, je jouis
Et sur ton cul rougi
Je gis
L'autre soir j'ai voulu qu'Il me fesse, il y avait longtemps que j'en avais envie. Avec d'autres hommes je n'aurais pas demandé. Avec d'autres hommes je n'aurais pas voulu prendre le risque de me sentir avilie. Parce que c'est un peu cet avilissement qui me faisait reculer. Nous avions déjà testé les liens sur moi, je n'avais pas trop aimé et moyennement le loup sur les yeux d'ailleurs. Je n'aime pas me sentir démunie, même avec lui. Et pourtant l'idée de la fessée me plaisait, j'ignore pourquoi, enfin si, maintenant je sais.
J'avais vu des couples en exhib pratiquant cette drôle de pratique. Je trouvais ça excitant, sauf à la fin, quand il ou elle montrait les marques rouges sur les formes lunaires. Je trouve ça nul, presque autant que le trophée du cerf accroché au mur, mais c'est une autre histoire.
Ce qui le faisait reculer à lui je pense, c'est la peur de me faire mal, de ne pas savoir mesurer. Nous avons quand même testé, parce qu'ensemble nous sommes les plus courageux des amants peut-être. Parce qu'ensemble nous aimons et même quand nous n'aimons pas, nous nous aimons quand même, ce qui fait qu'aucune pratique n'est complètement ratée.
Les préliminaires avait depuis longtemps été consommés, j'étais sur lui quand je lui ai chuchoté ma demande à l'oreille. Il s'est exécuté quasiment sur le champ. Une première fessée qui a claqué dans la nuit et surtout sur ma fesse droite. Une deuxième plus gauche a suivi et moi je suis partie. J'ai été tellement surprise par l'effet. J'imaginais un vague rapprochement avec le masochisme, ou peut être une réminiscence de la fessée infantile. Que nenni, même pas de loin...Une sensation vivifiante, électrisante qui détonnait avec l'effet de son sexe en moi. Il a encore donné quelques claques. De temps en temps, elle ne claquait pas, je sentais bien qu'Il hésitait. Je l'ai laissé tâtonner dans ses essais. Même tâtonnant, il s'en est très bien tiré. Le seul bémol c'est une fessée entre le haut de la cuisse et le pli des fesses, parce que c'est douloureux, et question sexe, je n'aime pas avoir mal. A part cette mise au point géomorphique, j'ai adoré. La prochaine fois, je pense qu'en levrette, la fessée devrait être mieux donnée et mieux ressentie, mais ne lui dites rien surtout, je lui soumettrais moi-même ma proposition entre deux caresses sur les fesses.
La webcam est branchée. Je la vois, Elle, en train de me sucer sur un tout petit écran. L'image n'est pas très bonne, il fait sombre dans notre chambre. Mes yeux restent fixés sur cette queue raide qu'Elle embouche et branle avec une douceur infinie. J'ai du mal à comprendre que c'est mon propre sexe qui est dans la bouche de ma femme. Drôle de sensation que de ressentir ces ondes de chaleur me titiller le bas-ventre et, en même temps, de voir l'effet visuel produit.
Je me risque à taper quelques mots sur le clavier. Je n'ai pas mes lunettes. Les lettres s'entrechoquent, se chevauchent. Le message ne veut plus rien dire. Mais, de l'autre côté, sur leur PC, le couple invité goûte notre jouissance. Et nous la leur. Ils s'en approprient quelques atomes. La fusion s'opère, comme s'ils étaient là, à nos côtés, dans notre lit. Je sais que chez eux, elle le suce, tandis qu'ici, Elle me suce.
Nous n'avons pas joui devant la webcam. Pour cette première fois, nos langues se sont tournées sept fois sur nos sexes, quelques petits coups de boutoir, juste pour dire bonjour et puis nous avons dit bonsoir. L'écran s'est éteint et, dans l'intimité retrouvée, nous avons fait l'amour, comme jamais, comme toujours.
Ce soir, c'est l'autre couple qui allumera sa webcam. Il nous tarde.
Le plus difficile est sans doute de franchir la ligne blanche qui vous fera passer à tout jamais du côté obscur de la force libertine. Un site de rencontres est un clapier à lapin, une encyclopédie de l’excuse à deux balles, de faux et usages de faux, de parano et de faux-bi.
Avant de savourer notre premier lapin, nous avons salivé. Lui aussi certainement. Un jour, par bravade assurément, notre lapin (un charmant JH Bi) nous a dit par Tchat interposé qu’il regrettait que nous ne soyons pas libres ce jour-là. Chiche ! On l’invite à nous rejoindre séance tenante. Rien n’était prévu. On file donc à la ville pour dénicher des dessous de circonstance et tout le nécessaire pour garnir un baise-en-ville, du rasoir aux préservatifs, en passant par le gel intime. A notre retour, un billet doux nous attendait sur notre msn : Il s’était endormi, il était désolé, il ne pourra pas venir.
Sur le site, on en a vu certains qui n’hésitaient pas à afficher un « mur de la honte » où, tels des trophées, figurent les pseudos de tous ceux qui se sont défilés. Ce n’est pas notre genre. D’abord, on ne chasse pas, donc on oublie les trophées. Ensuite, le libertinage, c’est aussi la liberté de dire non au dernier moment… mais autant le dire avec sincérité, élégance et un peu de sauce piquante, pour au moins donner un peu de goût au lapin.
Quand l’œil devient libertin, on se met à regarder les couples du quotidien d’une autre façon. « Et eux, tu crois qu’ils…? »
C’est un jeu qui en vaut la chandelle, un passe-temps qui permet d’ouvrir l’esprit et de débrider l’imagination. Il paraît qu’avec l’expérience, on peut facilement reconnaître le libertin, sa discrète étiquette s’affichant comme une bite au milieu du front. Je viens de me regarder dans la glace, je dois être encore un peu jeune dans le libertinage, je n’ai rien vu au milieu de mon front…
On entre en libertinage, comme on
entre en religion. Après mûres réflexions. Quand on se met à genoux, c’est pour prier l’autre d’ouvrir sa braguette pour le sucer. Oh, oui, s’il te plaît, laisse-toi sucer.
Début mars, Lui avait déjà fait un petit nettoyage de printemps, histoire d’enlever la poussière et ces môchetés pornos qui « décoraient » notre site. Ensuite, c’est Elle qui a eu l’idée de
remettre à jour ce blog, de le reprendre en main (voire en bouche) afin de raconter un nouvel épisode de notre vie, l’entrée en libertinage.
Le plus simple est sans doute de reproduire ici l’annonce que nous avons passée, d’abord sur Aquicharm, puis sur Place Libertine. Le texte a été modifié deux ou trois fois, épuré, travaillé… Même dans les annonces libertines, on se dirige petit à
petit vers l’abstraction. Kandinsky était-il libertin ?
A la fin de l’annonce, Lui, toujours un brin provocateur avait mis un « PS : Monsieur et Madame sucent à merveille ». Finalement, on l’a enlevé. Le second degré un peu primaire de Lui pouvait
prêter à confusion et ne pas rendre à sa juste valeur cet axiome conjugal. N’empêche, Elle et Lui sucent à merveille, nous pouvons vous l’assurer.
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« Nous sommes mariés, nous nous aimons, nous sommes fidèles. Oui, mais voilà. Madame a envie d'une femme. Monsieur a envie d'un homme. Que faire ? Passer une
annonce et tenter de trouver un couple dans la même situation.
Rien ne presse, donnez-nous envie.
Nous pouvons éventuellement recevoir (mais c'est un peu plus compliqué). Pas de soumission, pas de trucs crades mais, en revanche, l'élaboration de scénarios
nous plaît beaucoup.
Il est impératif que la bisexualité (active et passive) soit effective autant pour Lui que pour Elle, histoire de pouvoir multiplier les figures, mais aussi
satisfaire pleinement autant Madame que Monsieur.
Merci d'envoyer des photos avec visages découverts (le reste aussi, pourquoi pas...), nous vous transmettrons les nôtres en retour.
PS : Un certain raffinement, un minimum de conversation, de culture et d'humour ne sont pas pour nous déplaire »
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Et puis, finalement, nous avons encore un peu modifié tout ça…
« Nous sommes un couple uni, bien dans nos corps, à l'aise dans nos têtes. Nous sommes bi (actif ET passif) tous les deux.
Madame débute, Monsieur est expérimenté. Notre recherche se dirige tout naturellement vers d'autres couples (30-50 ans) qui eux aussi assument pleinement leur
double bisexualité. Les "pas encore bi mais tentés" reviendront nous voir quand ils auront franchi le pas.
Les rencontres peuvent se faire de préférence chez vous (Gironde ou + si vacances... et affinités, en sauna (éventuellement)ou dans notre maison de vacances (80
km de Bordeaux).
Séduisez-nous.
PS : Un certain raffinement, un minimum de conversation (msn mais pas sms), de culture et d'humour ne sont pas pour nous déplaire. Si vous avez de la classe, un
château et une soirée privée, fournissez l'invitation, nous amènerons les bulles. »
Souvent, quelque fois, peut-être, vous pourrez toujours nous croiser sur Twitter, en cent quarante caractères car nous n'en manquons jamais.
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Sur Tumblr, nous avons un compte pour illustrer les tweets de @erotictac avec des photos (de caractères) empruntées de-ci, de-là sur Internet.
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Nous avons un autre compte tumblr, cette fois-ci réservé aux nouvelles érotiques.
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