Chapitre 12


    Le corbillard s’était garé juste devant la porte d’une grande maison de maître située au milieu d’un bois. Toutes les lumières intérieures étaient allumées et des ombres dansaient aux fenêtres, derrière des rideaux blancs. La porte du van s’ouvrit toute seule. Comme le chauffeur n’avait apparemment pas l’intention de descendre, Mariette s’en chargea toute seule et se dirigea vers les quelques marches qui montaient jusqu’au porche. Aussitôt le corbillard redémarra, faisant crisser ses pneus sur le gravier. « D’autres invité(e)s à convoyer et à enregistrer, sans doute... »
    La grande porte s’ouvrit quand Mariette fit jouer le marteau en forme de phallus, discret et ouvragé en fer forgé. Un huissier apparut avec une belle et longue chaîne dorée autour du cou pour tout vêtement. Enfin, presque. En regardant attentivement, on pouvait remarquer que la reproduction miniature de la même chaîne s’enroulait autour du zizi de l’huissier. Un travail pour lequel il ne fallait pas craindre les courants d’air à l’approche de l’hiver. Pas de doute, ce devait être la bonne adresse.
    - « Si Madame veut bien se donner la peine d’entrer... »
    Au premier coup d’oeil dans l’immense hall, Mariette reconnut le style du décorateur qui était assurément le même que celui qui avait oeuvré à l’aménagement intérieur du corbillard. Le cuir cédait la place au marbre mais question rococo, luxe et stupre, on était logé à la même enseigne.
    - « Veuillez, je vous prie, vous diriger vers ce couloir », lui expliqua son Adam enchaîné. Il désignait du doigt un corridor sur sa gauche.
    Docile, Mariette suivit la direction indiquée et déboucha sur une vaste pièce embuée d’où émanaient de délicieuses senteurs fleuries. A travers un nuage de vapeur, elle distinguait des formes qui s’agitaient et entendait de l’eau qui clapotait. Sur sa droite, se tenait une sorte de vestiaire. Derrière un comptoir apparut une vestale en toge blanche, les cheveux tirés en chignon et ornés d’une fleur de lys blanc.
    - « Vos habits, s’il-vous-plaît... »
    - « Tous, je suppose ? »
    - « Evidemment. C’est la première fois que vous venez ? »
    - « Oui. »
-     « Et vous êtes là pour la soirée à thème ou pour un rendez-vous précis ? »
    - « Ce soir, je thème. »
    - « Moi non plus. Après le bain, pensez à revenir me voir pour que je vous fournisse le nécessaire et le suffisant pour la soirée. »
Pendant la discussion, Mariette avait ôté tous ses habits et les tendit à la jeune fille. Elle les déposa dans une corbeille en osier sur l’étiquette de laquelle elle inscrivit le prénom de Mariette après le lui avoir demandé.
    - « Moi, c’est Angélique ! C’est pas mon vrai prénom mais ici on trouve que je le porte bien. A tout à l’heure... »
    Nue et sans chaîne, Mariette s’avança sur les carreaux de marbre tièdes et quelque peu glissant. Arrivée au milieu de la pièce, elle constata que trois grandes baignoires circulaires, creusées à même le sol, étaient alignées devant elle. Celles de gauche et de droite étaient occupées et les quatre demoiselles penchées sur chacune étaient, elles aussi, très occupées. En s’approchant, Mariette remarqua que les deux « occupants » étaient des messieurs. Les deux périscopes qui dépassaient de l’eau ne laissaient aucun doute à ce sujet. Allongés dans leur piscine, les deux hommes avaient les yeux fermés et des mains expertes couraient le long de leur corps sans jamais s’attarder.
    En l’entendant arriver, quatre des huit postérieurs tentants qui lui faisaient face se retournèrent et Mariette s’aperçut que le côté face valait bien le côté fesse. Elles étaient toutes les quatre épilées et chauves et en les voyant s’approcher d’elle, Mariette leur trouva des airs de sirènes extraterrestres.
    Sans dire un mot, elles l’entourèrent et commencèrent à danser devant elle, frottant chaque partie de leur corps contre celui de Mariette, l’enduisant à son tour d’huile parfumée dont elles étaient recouvertes. Se laisser ainsi caresser par un cou, un sein ou une hanche était une expérience des plus agréables et les jambes de Mariette étaient sur le point de fléchir. L’une des ondines la prit par la main et la guida vers la baignoire centrale. Mariette enjamba le rebord et posa avec précaution un pied dans l’eau. Chaude à point.
    L’eau était peu profonde. Une fois allongée, la pointe des seins de Mariette dépassait à la surface comme deux îlots jumeaux. Aussitôt, huit mains entamèrent leur ballet, provoquant des remous, des vaguelettes qui venaient se briser sur le cou de la baigneuse. Les yeux fermés, Mariette se laissait bercer par ces caresses parfois coquines (mais sans plus) qui l’envahissaient de partout, du gros orteil au lobe de l’oreille. Pas un millimètre de peau n’était épargné sauf l’espace entre les jambes de Mariette que les mains prenaient un malin plaisir à contourner sans jamais l’aborder.
    Mariette n’attendait plus que ça. Pour montrer son impatience, elle se cambra et écarta légèrement les cuisses pour que ses hôtesses n’aient aucun doute sur ses intentions.
Rien n’y fit. Ni les gémissements que Mariette émettait, ni ses petits mouvements d’avant en arrière destinés à ce que l’eau chaude crée un agréable courant à l’intérieur de ses jambes. Comprenant qu’elle devrait se débrouiller toute seule, Mariette laissa ses fesses reposer de nouveau au fond de la baignoire et dirigea sa main gauche vers son but. A sa grande surprise, à peine avait-elle effleuré son sexe du bout du doigt, qu’une main se saisit de son majeur et le ramena sur son ventre. Une seconde main l’appuya fermement et une troisième lui lança une pichenette sur l’un des deux bouts de sein qui n’apprécia guère. Ce n’était pas trop douloureux mais suffisamment fort pour que Mariette se redresse d’un coup et ouvre les yeux.
    - « Aïe ! » entendit-elle sur sa droite.
    En tournant le cou, elle vit que l’un des deux hommes avait lui aussi cédé à la tentation en agrippant un sein à sa portée. Pour toute récompense, il venait de recevoir la même punition que Mariette. Mais lui, en plein sur son sexe dressé. Et même une seconde tape, destinée à lui faire lâcher prise...
    Cela fit sourire Mariette qui se dit, qu’après tout, elle avait connu des préliminaires plus désagréables. L’une de ses sirènes lui déposa sur les yeux et le front un gant chaud et odorant. Mariette glissa dans l’eau pour retrouver sa position. Pas la peine d’insister. Autant se laisser aller et laisser monter son désir au maximum. Ce qui semblait bien le but de l’opération.
    Après un bon quart d’heure de délices aquatiques, Mariette était au comble de sa frustration. Elle n’osait plus se montrer entreprenante. Elle entendit de gros clapotis, sur sa gauche, puis sur sa droite. Soulevant le gant d’une main puis ouvrant un oeil, elle vit les deux hommes visiblement dans le même état d’excitation qu’elle. Les quatre sirènes disponibles s’affairaient pour les sécher avec de grandes serviettes... Tout en prenant soin de ne (même) pas effleurer l’étrange objet de leur désir qui avait pourtant la forme idéale pour servir de porte-serviettes.
    Refermant les yeux, Mariette vit instantanément ces deux sexes dressés se jeter sur elle et la posséder. Elle se doutait bien que, dans la réalité, ses quatre gardiennes attitrées ne les auraient pas laissé faire. Pas encore.
    Estimant certainement qu’elle était à point, les huit mains se saisir de Mariette et l’aidèrent à se relever avant de la sécher à son tour. Une seule fois, une serviette vint se glisser entre ses cuisses et le frottement du doux tissu fut comme une décharge électrique. Mais ce n’était que pour l’essuyer et rien d’autre car, bien qu’elle conservât les jambes écartées, la main « fautive » ne revint pas.
    - « Alors, ça vous a plu ? » demanda Angélique. Sans attendre la réponse, elle lui tendit un peignoir immaculé et une paire de mules à sa pointure (les données enregistrées dans le corbillard circulaient vite !).
    - « C’est juste pour aller au grand salon... Ensuite, vous n’en aurez plus besoin... En revanche, n’oubliez pas ça. C’est indispensable pour ce soir ! »
    Mariette attrapa un large ruban de velours noir et un loup du même tissu mais sans trou pour les yeux. Plus besoin de lui faire un dessin pour illustrer le thème « fermer les yeux »... Quant à « Et laisser vous guider par votre instinct », dans l’état où elle était, Mariette n’en demandait pas davantage.




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Vendredi 18 août 5 18 /08 /Août 00:18
- Publié dans : Roman : "La Chose" - Voir les 0 commentaires
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