Chapitre 13


    Mariette se représenta devant l’huissier de service. Elle se serait volontiers « déchaînée » sur le jeune homme mais, tout comme le sol et les murs, ce dernier restait de marbre malgré son regard insistant, juste en dessous de la ceinture (du moins l’endroit où l’on trouve généralement une ceinture). Sans montrer la moindre réaction, le zizi de l’huissier se balança à droite et à gauche tandis que son propriétaire accompagnait Mariette jusqu’à une porte à double battant. Il (pas le zizi, l’huissier !) l’ouvrit en grand et, prenant un ton solennel, lança à haute voix :
    - « Mariette ! »
    Après avoir refermé les battants, il retourna à ses occupations solitaires. Mariette se trouvait dans une antichambre où se tenait un second huissier, semblable en tout point au premier, sauf peut-être une légère différence de ton châtain sur la toison pubienne.
    - « Bonsoir, mademoiselle Mariette. Je vais vous expliquer les règles du jeu que vous devrez respecter à la lettre, sous peine d’expulsion... Et croyez-moi, j’en serais désolé », dit-il en lorgnant ouvertement sur l’ouverture du peignoir de Mariette.
    - « Vous allez me remettre votre peignoir et vos chaussons. Je vais poser sur vos yeux le bandeau de velours, puis le masque. Ensuite, je vous ferai entrer dans le salon. A l’intérieur, il y a déjà une vingtaine de personnes qui sont aussi « aveugles » que vous n’allez pas tarder à le devenir. Vous ne devrez jamais et je dis bien JAMAIS enlever le bandeau de vos yeux. Dans cette pièce, une seule personne, le Maître de ces lieux, assis dans son fauteuil, surveille le spectacle. Il y a aussi deux hôtesses qui sont chargées de vous diriger et de replacer votre bandeau s’il venait à sauter dans le feu de l’action. Auquel cas, vous devrez aussitôt fermer les yeux en attendant qu’une hôtesse se charge de tout remettre en ordre. Je vais également vous attacher cette ceinture qui contiendra dans sa petite poche latérale les quatre préservatifs que vous allez choisir. Si vous veniez à manquer de « provisions », levez la main et une hôtesse viendra vous ravitailler. Comme on vous l’a déjà bien précisé en arrivant, le préservatif est obligatoire. Toutefois, généralement, vos cavaliers sont galants et se chargeront eux-mêmes des préparatifs. Vous avez également un petit tube de lubrifiant à votre disposition dans la seconde pochette de la ceinture. »
    Fin des préliminaires. Mariette n’avait écouté que d’une oreille le discours ampoulé de l’électricien de service. L’autre en prise vers la porte close pour tenter d’écouter ce qui pouvait bien se passer dans le salon. Elle était parfaitement insonorisée et, là encore, Mariette resta sur sa faim. Elle se déshabilla, puisa dans un joli panier rose en osier pour faire ses provisions et elle se dit que, « vraiment, tous les goûts... Et les préservatifs, sont dans la nature ». C’était un peu comme un plateau d’apéri-cubes. Il y en avait à toutes les saveurs imaginables. Salées comme sucrées et même un « paprika » sur lequel elle hésita avant de se rabattre sur des valeurs sûres et sucrées, comme la vanille ou la fraise.
    Mariette laissa ensuite l’huissier boucler sa ceinture et attacher soigneusement le bandeau avant de poser le loup élastique sur ses yeux déjà aveugles. « Moi, j’y vois parfaitement ! » Mariette sursauta et l’huissier crut que c’était à cause de ses mains un peu fraîches qui venaient de saisir Mariette par les épaules pour la diriger vers le salon. Mais c’était bien sûr la « Chose » qui venait de se réveiller.
    Dans le corbillard, comme dans la baignoire, la « Chose » était curieusement absente. Mariette ne s’en était pas inquiétée outre mesure. Elle avait alors bien d’autres choses à faire et à penser.
    « Par exemple, je vois très bien que ton second portier n’est pas comme le premier. Je constate même que ta croupe, qu’il a sous les yeux, ne le laisse pas du tout indifférent. Moi, je serais toi, je ne le laisserais pas dans cet état. »
    - « Et comme toi, c’est moi, je sais ce qu’il me reste à faire », répondit Mariette à haute voix.
    Elle ne vit pas le regard interrogateur du jeune homme mais, de son côté, il n’eut pas à s’attarder longtemps sur ces paroles, pour lui mystérieuses. Mariette tendit le bras gauche en arrière et ce qu’elle saisit ne lui laissa aucun doute quant au don de double vue de sa « Chose ». Mariette avait les mains un peu froides, malgré une température ambiante fort convenable pour la tenue. Elle apprécia le contact doux et chaud. « L’idéal serait d’en avoir une pour chaque main », songea-t-elle en souriant. « Pas d’impatience, ça ne va pas tarder », lui répondit sa « Chose ».
    Mariette était plutôt du genre à faire l’amour toutes lumières allumées. Quand elle passait à table, elle aimait bien voir ce qu’il y avait dans son assiette. Parfois, une ambiance plus intime n’était pas pour lui déplaire mais elle n’avait jamais encore goûté au noir complet. Pour reconnaître le parcours, aucun problème. Mariette était en terrain connu. Elle commença par chercher un préservatif dans sa ceinture et plutôt que de s’évertuer à trouver l’endroit de l’envers, de sa main de libre, elle le tendit directement à son petit soldat dont l’uniforme laissait peut-être à désirer mais dont le garde-à-vous était parfaitement réglementaire...
    - « Madame désire-t-elle un petit échauffement avant d’entrer dans la salle ? »
    - « Pour la forme. Juste pour la forme », répondit Mariette en serrant un peu plus fort la forme en question.
    L’huissier ne se fit pas prier davantage. Après avoir gainé son outil, il introduisit (sans pêne) sa clef dans l’huis de Mariette. Une clef qui ne tarda pas à se transformer en passe-partout car le jeune homme accéda rapidement à la porte étroite pour danser un lent ballet alternatif où chacun des deux passages était délicatement forcé à tour de rôle.
Les deux mains appuyées contre l’épaisse porte molletonnée, Mariette se remit à sourire en imaginant un invité pressé de partir qui ouvrirait soudain les battants et recevrait sur les bras, en cadeau d’adieu, une jolie brochette.
    Le serrurier ne faiblissait pas dans son ouvrage et la porte du plaisir de Mariette s’entrouvrait un peu plus à chaque tour de clef.
    - « Viens, maintenant ! », lança Mariette.
    Le serrurier changea alors de tactique et entreprit carrément de défoncer le grand portail à coups de bélier répétés. Une méthode particulièrement efficace pour finir le travail, d’autant plus que les fondations étaient déjà sérieusement ébranlées.
    En même temps, l’assaillant et la saillie cédèrent à l’orgasme, ne se gênant pas pour exprimer leur contentement dans ce petit espace insonorisé.
    Le rouge n’eut pas le temps de disparaître des joues de Mariette que déjà l’huissier ouvrait en grand les portes du salon et annonçait à haute voix la nouvelle venue.



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Samedi 19 août 6 19 /08 /Août 00:21
- Publié dans : Roman : "La Chose" - Voir les 0 commentaires
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